Longtemps ancrées dans des problématiques purement locales, les Chambres de commerce départementales sont désormais pleinement conscientes du marché international avec lequel les entreprises doivent conjuguer pour réussir. La CCI des Côtes-d’Armor a ainsi créé un club pour soutenir les entreprises locales souhaitant commercer avec l’Afrique.

Élu à la CCI des Côtes-d’Armor et patron de l’entreprise Nat’Kaps, Alain Jolivel explique d’emblée : «Quand on décide d’exporter ses produits et que l’on cherche des partenaires en Afrique, on se sent parfois un peu isolé». Sa société spécialisée dans les compléments alimentaires réalise la moitié de son chiffre d’affaire avec l’exportation. Le potentiel est gigantesque pour ce type de structure, «même si en ce moment, c’est un peu compliqué avec le Cameroun» explique l’élu. Celui-ci recommande d’emblée de s’intéresser aux règlementations locales pour avoir un appui légal et ne pas perdre son temps par la suite.

L’agroalimentaire et l’élevage sont les secteurs les plus porteurs pour exporter vers l’Afrique

Le but de ce nouveau club est simple: partager les connaissances entre la CCI et les dirigeants d’entreprises, de leurs propres connaissances sur l’Afrique. Au fil des années, certains patrons connaissent mieux certains pays que d’autres et ils souhaitent s’entraider les uns les autres pour pouvoir progresser sur l’exportation. Des partenaires africains seront régulièrement conviés à visiter des entreprises bretonnes et à prendre la parole dans des tables rondes afin d’expliquer un marché souvent très dense et confus.

À l’occasion de l’ouverture du club, les représentants de la CCI des Côtes-d’Armor ont eu la volonté d’accueillir Didier Mavouenzela, Président de la CCI de Pointe-Noire (capitale de la République du Congo), qui en appelle au savoir-faire des entrepreneurs bretons: «Notre économie a tout misé sur le pétrole. C’est une erreur ! Il faut se diversifier, nous pensons beaucoup à l’agroalimentaire. Les Costarmoricains peuvent nous aider car ils possèdent un savoir-faire reconnu.»

Dans le département, il y a plus d’une trentaine d’entreprises qui se développent à l’international en exportant vers l’Afrique, en tête de liste: l’élevage et l’agroalimentaire. «Au Congo, la sous-traitance industrielle et les technologies d’information et de communication sont deux marchés porteurs» indique le dirigeants de la Chambre congolaise qui est lui-même à la tête d’une entreprise dans le BTP, et conclut en rappelant la facilité des échanges entre français et congolais au coeur d’une francophonie qui est un facteur galvanisant pour les affaires.